Apnée de l’email : ce réflexe inconscient qui nuit à votre santé
Sans même nous en rendre compte, nous arrêtons souvent de respirer en lisant ou en écrivant des emails. Ce phénomène, appelé "apnée de l’email", a des effets surprenants — et nocifs — sur notre corps. On vous explique tout.
31 juillet 2024
Sandrine Marchon

Apnée de l’email : ce réflexe inconscient qui nuit à votre santé

Avez-vous déjà remarqué une sensation d’oppression ou une légère tension en consultant vos emails ? Ce n’est pas un hasard. Dans notre quotidien ultra-connecté, un phénomène discret mais impactant touche des millions de personnes : l’apnée de l’email.

Qu’est-ce que l’apnée de l’email ?

Le terme “apnée de l’email” a été introduit par Linda Stone, ex-employée d’Apple et de Microsoft. En portant un capteur de variation cardiaque, elle a observé un changement brutal dans son rythme respiratoire chaque fois qu’elle lisait ou rédigeait un email. Curieuse, elle a mené une étude plus poussée… et les résultats sont frappants.

Une étude révélatrice

Linda Stone a suivi plusieurs employés en situation réelle de travail. Conclusion : une majorité d’entre eux retenaient involontairement leur respiration face à un écran, notamment en consultant leurs mails ou leurs messages. Un peu comme des micro-apnées, ces interruptions du souffle sont passées inaperçues, mais elles ont un réel impact sur le corps.

Les conséquences physiologiques

Des chercheurs du National Institute of Health, les Dr. Margaret Chesney et David Anderson, ont démontré que ces apnées inconscientes provoquent un déséquilibre des niveaux d’oxygène et de dioxyde de carbone, ainsi qu’une perturbation du monoxyde d’azote, essentiel à la régulation vasculaire et immunitaire. Résultat : le corps entre en stress, même sans danger réel.

Pourquoi est-ce si problématique ?

Dans les pratiques respiratoires conscientes (comme en sophrologie ou en yoga), une apnée est suivie d’une respiration volontaire. Mais lorsqu’elle est inconsciente, elle survient souvent en pleine inspiration… et n’est pas compensée. Cela déclenche un stress physiologique et une hyperactivité du système nerveux. Sur le long terme : fatigue, irritabilité, et parfois même burn-out.

L’effet « alerte permanente »

Répondre à un email urgent ou inattendu, lire une mauvaise nouvelle, jongler entre notifications… Tous ces petits stress activent notre fonction “fight or flight” (combat ou fuite). Notre système nerveux s’emballe, la respiration se bloque, l’expiration devient plus courte — voire inexistante. Le corps reste alors en tension constante.

Stress chronique : le vrai danger

Ce stress répété à cause de l’apnée de l’email crée un état de vigilance chronique. Les cadres sont particulièrement touchés : ils figurent parmi les professions les plus exposées au burn-out. Ce n’est pas tant la quantité de mails qui pose problème, mais leur effet répété sur notre respiration et notre système nerveux.

Comment reprendre le contrôle ?

La bonne nouvelle : certaines personnes sont naturellement plus résistantes à ce phénomène. Pourquoi ? Parce qu’elles pratiquent des activités qui reconnectent à la respiration : yoga, chant, triathlon… Une étude menée par Gloria Mark et son équipe a même révélé que les employés sans accès aux emails étaient moins stressés — même en ayant plus de travail.

Et maintenant ?

Un ebook complet est en préparation sur ce sujet. Il vous proposera des techniques simples pour mieux respirer au quotidien, réduire votre stress et améliorer votre bien-être général. Restez connecté·e pour le télécharger dès sa sortie !